Le rapport au travail a, paraît-il, changé. Ben, le rapport à la voiture aussi, figure-toi, tu t’en rends compte, non ? L’électrification à marche forcée, les malus rédhibitoires pour les voitures qui pédalent un tant soit peu… Tout est fait, semble-t-il, pour que la voiture devienne une contrainte, souvent nécessaire pour assurer ses déplacements, alors qu’il était convenu que ce devait être, aussi, un plaisir.
Une donnée qui a dû échapper aux algorithmes des constructeurs, et aux esprits de nos chers dirigeants. Résultat, la production actuelle est plan-plan, on met en avant la sobriété, l’équipement, de plus en plus élaboré, dans pas longtemps, elles vont faire le café. Déjà qu’elles conduisent presque toutes seules… Du coup, elles sont de plus en plus chères, et le plaisir qu’elles dispensent, si tant est qu’elles en donnent encore, n’est plus le même.
C’est comme la différence entre un plat surgelé « prêt à manger », que l’on réchauffe au micro-ondes, ou une bonne petite daube mijotée avec amour. Au final, ça nourrit, mais avoue que ce n’est pas la même chose. Ben voilà, aujourd’hui, la voiture, c’est pareil : ça transporte, mais pour le plaisir, à moins d’être fortuné, tu repasseras…
Et ben voilà une voiture qui a tout compris : la Suzuki S-Cross. Le SUV compact japonais redébarque en Europe avec une version hybride. Vraiment hybride, alors que la génération précédente, qui en arborait fièrement le logo, n’en était pas vraiment une, c’était un simple alterno-démarreur, qui envoyait quelques électrons dans les phases de démarrage. Là, Suzuki a été plus loin, la S-Cross a une batterie un peu plus grosse et un vrai moteur électrique, qui peut déplacer la voiture pendant quelques kilomètres, à la seule force des électrons, et venir en soutien du petit moteur thermique.
Côté design, la Japonaise ne fera se relever personne la nuit pour aller la contempler dans le garage. Le genre passe-partout, tu vois, mais l’avantage de ne pas être à la mode, c’est qu’on ne se démode pas. À l’intérieur, pas de fioritures non plus, l’univers est bien rangé et, à défaut d’être glamour, les matériaux sentent le robuste.
Quant à l’équipement, il y a tout et le reste : des aides à la conduite en veux-tu en voilà, même celles qui tu ne veux pas, caméra de recul et à 360°, je t’en passe et des meilleures. Du coup, il n’y a pas d’options. Une habitude chez les constructeurs asiatiques. Mais ce n’est pas par charité chrétienne (bouddhiste ?), c’est pour des questions de logistique, les voitures sont produites en masse dans les usines orientales et partent irriguer le monde par bateau. Pas de modèle « spécial France », avec des options ciblées, encore moins de sur-mesure, c’est le même menu pour tout le monde !
Sous le capot, donc, un total de 115 CV cumulés. Pas de quoi faire le malin au feu rouge, mais ça le fait plutôt bien, le moteur électrique apporte un petit quelque chose lors des accélérations, qui n’en deviennent pas foudroyantes pour autant, mais elles sont « solides ». Du coup, la conduite est agréable, la boîte robotisée a le bon goût de ne pas faire d’à-coups, en sus d’être assez intelligente pour éviter le recours aux palettes derrière le volant. Le confort est certain, en dépit de quelques bruits de roulement. Rien de grave, fallait bien que je trouve un petit défaut, c’est dans mon contrat. Et au fil des kilomètres, on y prend goût à cette S-Cross.
Parce qu’elle est sans surprise, parce qu’elle répond présent tout le temps, à son volant, on roule sans se poser de question. Bon, pour le plaisir comme je l’entends, ce n’est pas l’outil idéal. C’est un plaisir différent, celui de rouler sans souci. Parce qu’en plus, elle est réputée extrêmement fiable, pas du genre à tomber en carafe tous les quatre matins…
Source : https://www.nrpyrenees.fr